JEAN COCTEAU MENTON

La restauration du Bastion


© Ville de Menton


Date de publication : 22 octobre 2019

L’histoire commence en 1619 avec le prince Honoré II de Monaco qui décide de faire construire un fortin sur des rochers pour surveiller la baie de Garavan et la baie ouest. Les travaux de cet édifice militaire vont durer trois ans (1636-1639).

Sous la Révolution française, la principauté de Monaco est annexée puis intégrée en 1793 dans le département des Alpes-Maritimes ; le Bastion devient alors un bien national. Il faudra attendre la signature du Traité de Vienne en 1815, pour que le prince de Monaco retrouve ses droits sur son domaine.

Trois décennies plus tard, le 2 mars 1848, Menton se déclare commune libre et le Bastion retourne dans le patrimoine national confié à la commune mentonnaise. Au cours du XIXe siècle, la construction est attribuée à l’administration des Ponts et Chaussées.

Le fortin devient tour à tour entrepôt, grenier à sel et porte-phare à feu fixe. Après la révolution de 1848, le Bastion est utilisé comme prison. Puis en 1860, il perd son rôle défensif et ses canons sont vendus. Son caractère de forteresse isolée disparaît lors de la construction du Vieux-port (1869-1890).

XXe et XXIe siècles

De 1940 à 1943, le Bastion est utilisé comme prison par les autorités italiennes d’occupation avant d’être transformé en blockhaus par les troupes allemandes. Puis en 1957, l’artiste Jean Cocteau découvre l’édifice en ruine.

Sa restauration ainsi que la reconstruction des quatre échauguettes est alors engagée par le conseil municipal, soutenue par des historiens et techniciens spécialisés.

Trois ans plus tard, les travaux sont achevés et l’édifice concédé à la Ville de Menton par l’administration des Domaines.

Jean Cocteau y installe son musée qui sera inauguré en 1967, soit quatre ans après sa mort.

Depuis le 23 mai 2014, le Bastion est protégé au titre du Plan de sauvegarde et de mise en valeur, faisant partie du Secteur sauvegardé de la ville.

La Restauration

Les travaux extérieurs concernent l’ensemble des façades, le toit-terrasse et les quatre échauguettes.

Sachant que la difficulté technique de ce chantier porte sur la façade qui se trouve côté mer. Du côté de la restauration intérieure, seules les menuiseries ont besoin d’être remplacées.

La Ville de Menton est maître d’ouvrage de cette opération dont le montant s’élève à 850 000 euros.

La maîtrise d’œuvre, quant à elle, a été confiée au cabinet Perrot-Richard.

La durée prévisionnelle du chantier est de dix mois.

Le Bastion Originel

Lors de sa construction, le fortin était relié à la bourgade par des passerelles en bois qui prenaient appui sur des rochers à fleur d’eau. Le dernier tronçon de la passerelle fut ensuite remplacé par un pont-levis relié au deuxième niveau.

Après avoir passé la lourde porte en chêne, les militaires arrivaient dans la salle de garde où donnaient la cuisine équipée d’un four à pain et le poste de commandement.

Un escalier en bois permettait de descendre au magasin à munitions et à la poudrerie.

La plate-forme supérieure était bordée de créneaux et comportait sur chacun de ses quatre angles une échauguette où se tenait la batterie : quatre pièces de bronze (canons) pointées vers la mer servies par une quinzaine de canonniers.