JEAN COCTEAU MENTON

La salle des mariages

Décor de la salle des mariages à Menton, Orphée Décor de la salle des mariages à Menton, Les amoureux Décor de la salle des mariages à Menton, Mythe d'Orphée et Eurydice Inauguration salle des mariages 1958 Signature du registre par Jean Cocteau Décor de la salle des mariages à Menton détail plafond Pégase Décor de la salle des mariages à Menton Eurydice meurt (mur de gauche) Décor de la salle des mariages à Menton détail plafond Cupidon Décor de la salle des mariages à Menton - La Noce Décorde la salle des mariages à Menton - jeune gitane (au-dessus de la (…) Inauguration salle des mariages 1958 Jean cocteau à l'œuvre dans la salle des mariages Inauguration salle des mariages 1958

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Salle des mariages

Hôtel de Ville
17 rue de la République
06500 Menton
Accès par l’entrée principale de la mairie
Tél :+ 33 (0)4 92 10 50 00

La salle des mariages Jean Cocteau est ouverte tous les jours de 8h30 à 12h et de 14h00 à 16h30, sauf le samedi, le dimanche et les jours fériés.

Tarifs :
Plein tarif : 2 €
Demi-tarif : 1 € (étudiants, enseignants, seniors de plus de 65 ans, familles nombreuses)
Gratuit pour les enfants de moins de 18 ans, les groupes scolaires, les demandeurs d’emploi, les personnes handicapées.

Avec le Bastion, elle est l’autre don inestimable de Cocteau à Menton. Peinte entre 1956 et 1958, elle figure magnifiquement les amoureux de Menton, jusque dans leurs couleurs azur et ocre, dont les arabesques côtoient les figures mythologiques chères au poète : Orphée, Eurydice, les Centaures...

Alors que Jean Cocteau assiste au festival de musique en août 1955, il noue des liens avec le député-maire de l’époque, Francis Palmero qui lui propose de peindre l’ancien tribunal dans l’Hôtel de ville.
Le 7 avril 1956, il réalise ses premiers dessins pour Menton pour le plafond et deux murs. Le 13 avril, il écrit dans son journal : « J’ai « trouvé mon Eurydice » - et « l’aigle tué par une flèche » - ce matin . » Il choisit le mythe d’Orphée, son alter ego. Cocteau va vite en besogne .
Sur le mur de gauche, Eurydice morte est soutenue par deux femmes. Orphée, attristé, laisse tomber sa lyre. La description en est donnée dans le guide de l’époque : « Aussitôt les hommes s’animalisent, deviennent centaures, s’entretuent et massacrent des bêtes innocentes. »
Sur le mur de droite : « La noce d’un village imaginaire (et un peu maure) se déroule selon le rite : la femme doit suivre son mari… les jeunes filles apportent des présents, un aveugle une orchidée, les jeunes gens se réjouissent, dansent et accourent faire leurs adieux. »
Sur le mur du fond, les amoureux : « La fiancée porte le chapeau niçois, le fiancé le bonnet des pêcheurs méditerranéens. »
Au plafond, une allégorie est représentée : « … la poésie instable sur Pégase, la science pauvre jongler avec les mondes, l’amour, tel que la convention le représente, sauf que ses yeux ne portent pas de bandeaux. »
Comme à Villefranche, le poète s’inspire de photographies de Lucien Clergue. Cette fois pour la représentation de la dépouille du flamant rose et la gitane au-dessus d’une des portes.
Jean Cocteau use et abuse du calque pour ses compositions : « Calque après calque, j’arrive à grouper les personnages dans l’espace voulu . »
En octobre 1956, les travaux commencent. Le poète choisit à Menton un style particulier fait de méandres qui remplissent les sujets. Il parlera lui-même du « style de Menton ». Il utilise pour les tracés des craies de couleur et applique une détrempe à la cire.
Edouard Dermit fait un rapprochement entre ce nouveau style graphique et le palais minoen à Cnossos.

« Le décor de la mairie se hâte vers sa fin. Les lignes s’enroulent et méandrent presque toutes seules » témoigne-t-il en 1957.

Outre les peintures murales, Cocteau s’attache aux moindres détails de la décoration, choisit ainsi les chaises tendues de tissu rouge, le tapis "style léopard" de Madeleine Castaing et dessine les luminaires sur pied en fer forgé.

Enfin, comme il est d’usage dans les salles de mariages municipales, l’allégorie de la République est présente : non pas sous forme de buste mais de Marianne gravée sur deux miroirs au fond de la salle.

La salle des mariages est inaugurée le 22 mars 1958. Le 28 juin 1958, un concert y est dirigé par Karl Munchinger. Durant deux ans Cocteau, « fatigué de l’encre et de la table » comme il l’a écrit, s’est consacré à ce décor grandiose.